Les années 60 : un projet d’ "unité résidentielle"
Le quartier des Dervallières donne son nom au premier grand ensemble nantais. Il est érigé sur l’ancienne propriété du Comte de la Brosse acquise en 1952 par la ville à la recherche de terrain pour reloger les familles après la deuxième guerre mondiale. La conception est due à Mr Favraud, architecte en chef parisien assisté de quatre architectes nantais (Ferré, Liberge, Boquien et Sortais). Le premier plan masse date de novembre 1951 et fut publié dans la revue Architecture d’Aujourd’hui n°46.
« Le parti a été adopté en fonction de l’orientation, de la vue, de la configuration du terrain et des espaces verts.
a) l’orientation – il s’agissait avant tout d’éviter les vents dominants d’ouest […]. L’orientation choisie est sensiblement sud-est.
b) la vue - Les larges horizons sur la vallée de la Chézine et au loin, sur la vallée de la Loire, correspondent à l’orientation sud-est envisagée.
c) la configuration du terrain impose de situer les immeubles dans la partie haute et sur la pente
perpendiculairement aux courbes de niveau, la partie basse étant constituée de mauvais sol.
d) les espaces verts – Le souci majeur a résidé dans le maintien et la sauvegarde du milieu naturel et des arbres magnifiques en pleine maturité.
L’implantation des bâtiments a été étudiée en vue d’incorporer les constructions dans ce cadre exceptionnel sans nuire à la beauté du site… La recherche a porté sur une continuité architecturale de la partie haute des immeubles, opposée à la partie basse de ceux-ci qui épousent librement les mouvements du sol… L’immeuble « tour » forme la tête de la composition. L’unité comprend en outre des services communs : centre social…, deux centres commerciaux…, deux groupes scolaires…, des galeries et jardins d’enfants, des garages sur les voies de desserte, des espaces libres et des terrains de jeux »
A l’époque, ce projet imaginé comme un morceau de ville, entier et autonome, répond sur un site exceptionnel à la demande en logements. Les normes de confort et d’hygiène offertes aux premiers habitants n’ont alors rien de comparables avec celles des habitations anciennes.
La réponse urbaine et architecturale s’inscrit également dans l’interprétation faite des principes énoncés par les architectes du mouvement moderne.
Le quartier connaît ensuite plusieurs mutations pour répondre aux besoins des nouveaux habitants.
Les évolutions du quartier
Les années 90
Projet du « Coeur de Quartier »
L’objectif recherché est d’ouvrir les Dervallières sur la ville. En 1992 est commandée une étude de recomposition urbaine. Celle-ci prévoyait :
-La disparition des «immeubles porches» qui a permis de créer un espace dégagé autour de la rue Roger et d’ouvrir le centre commercial vers le boulevard Ingres, l’une des voies les plus fréquentées de ce quartier ;
-La création d’un grand escalier, longé de jeux pour enfants, descend en pente douce vers le parc et son lac ;
-L’introduction de deux voies nouvelles structurantes et fédératrices ;
-La réhabilitation et/ou la restructuration d’un certains nombres d’immeubles.
Le second terrain d’action a été la réorganisation du centre commercial, l’implantation de nouvelles activités et le renforcement de la présence du service public notamment celui du pôle social des Dervallières.
A l’horizon 2009
Projet du « Vallon des Dervallières »
Le projet du « Vallon des Dervallières », partie du quartier délimitée par le Val de la Chézine et le boulevard du Massacre poursuit le projet de restructuration engagé depuis plus de 10 ans. Ce projet de rénovation urbaine doit permettre d’enrayer les mécanismes de ségrégation sociale, de mettre fin au relatif enclavement physique par une amélioration des accès, de favoriser l’intégration du quartier dans la Ville par une nouvelle attractivité, de diversifier les statuts d’occupation et de gestion des logements par une programmation équilibrée des nouveaux logements.